Professionnel: Je n’ai pas l’habitude des formalités. Appelez-moi Pierre.
Bonjour Pierre. Que faites-vous dans la vie?
J'ai un métier formidable. Je m'occupe d'un garçon qui a des troubles du spectre autistique. Je l'accompagne dans son quotidien.
Vous le soignez?
Non, l'autisme ne se soigne pas. Je me
rends avec lui à l'école ou en thérapie, à la place de jeu ou au magasin. Comme
il me connaît bien, ma présence le rassure et le calme.
J'imagine que vous ne faites pas du 8-17
heures?
Non, loin de là! Ce job demande de la
présence en quasi-permanence. Même si le travail intensif ne remplit qu'une
petite partie de la journée, il faut être prêt au travail très rapidement. Dès
que le garçon se met en crise, je dois aller vers lui pour le calmer.
Vous devez donc habiter pas trop loin de la
famille pour être disponible rapidement?
J'habite chez la famille. Ils me mettent à
disposition une pièce dans leur appartement.
Vous gagnez bien votre vie?
L'argent n'est pas important pour moi. Je
suis nourri-logé, j'ai des amis, le travail me plaît... j'ai tout ce qu'il me faut! De plus, je
passe beaucoup de temps avec la maman du petit. Je l'adore, je crois même que
j'en suis un peu amoureux... mais gardez ceci pour vous!
Comment avez-vous choisi ce métier?
On peut dire que c'est une histoire de
famille. Mes grands-parents étaient très sociables, mes parents aussi. Cela
s'est transmis à mes frères et soeurs, et à moi aussi. Nous avons tous choisi un
métier dans le social, dans les homes ou avec des personnes malvoyantes.
Quelles qualités faut-il avoir dans votre
métier?
Tout d'abord, il faut vouloir le faire.
Donc beaucoup de volonté et de disponibilité. Et il faut de la rigueur et une
bonne condition physique. Une bonne vue et aucun trouble de l'ouïe complètent
le profil.
Vous avez dû suivre une formation?
Oui, j'ai suivi une formation à Bâle qui dure
environ 8 mois. A la fin, j'ai dû passer un examen. Maintenant, je tiens
mon certificat fédéral en poche.
Vous êtes donc accompagnateur pour autiste?
Notre métier est apparu assez récemment en
Suisse, et nous ne sommes qu'une petite cinquantaine à l'exercer dans ce pays, dont trois ou quatre en Suisse romande. Et
pourtant, il y aurait la demande...
Si la demande existe et si c'est un beau
métier, pourquoi n'y a-t-il pas plus de personnes qui se forment?
Le problème est qu'il n'y a pas assez de
places de formation. Seul 5-6 personnes peuvent se former à la fois. Ils
veulent doubler les capacités mais le projet tarde à se concrétiser. Les
raisons sont connues, j'espère que cela se règle bientôt.
Avez-vous quelque chose à rajouter?
Oui... en fait, je ne m'appelle pas Pierre. Je m'appelle Winny, je suis un chien d'accompagnement pour autistes. Relisez donc cette interview encore une fois, en connaissance de cause.
Oui... en fait, je ne m'appelle pas Pierre. Je m'appelle Winny, je suis un chien d'accompagnement pour autistes. Relisez donc cette interview encore une fois, en connaissance de cause.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire