lundi 16 juillet 2018

60. Vive les vacances...

Si vous avez lu mon dernier blogpost, vous savez que je n’aime pas les vacances scolaires.

Vous savez quoi? Je ne suis pas le seul! Nicolas ne les aime pas non plus.

Dimanche soir, en se couchant, Nicolas pose la question:
"Aujourd’hui, c’est dimanche?"
"Oui, Nicolas."
Il sourit. "Demain c'est lundi. Demain, je vais à l'école!"
"Euh... non. Demain, c'est congé. Tu as des vacances."
Le niveau de décibels se multiplie par dix : "Nooooooooon! Je ne veux pas des vacances! Je veux aller à l'école!"

Franchement: quel enfant insiste pour ne pas avoir des vacances?

Son pouls monte, il devient rouge... et après des cris et des pleurs, il s'endort tout excité parce que la fatigue a enfin pris le dessus. Il se réveillera à minuit, la nuit sera mouvementée... une de plus!

Et pourtant, nous lui avons fait un planning mensuel pour juillet, un autre pour août. Une case par jour, avec une ou deux images de ce qu’il fera chaque jour. C’est du boulot, mais cela l’aide à comprendre, à se préparer, à anticiper. C'est important pour un autiste.


Nous travaillons ainsi depuis plus de deux ans, à lui montrer un planning sommaire des périodes spéciales comme les vacances. Tous les soirs, nous traçons le jour qui vient de s'écouler, et il sait plus ou moins quelle activité principale, quelle visite ou quel lieu l'attend le lendemain. Oui, ceci demande de la planification et de l'organisation. Mon épouse a préparé tout ça bien en avance.

De plus, nous préparons le planning quotidien tous les soirs pour le lendemain en scratchant des pictos et des photos sur un tableau qui représente le jour, même avec les prévisions météo du jour au sommet! Pourquoi? Pour que le cerveau à Nicolas puisse se préparer de ce qui l'attend dès qu'il se lève le matin.

Une activité terminée? Nicolas demande à enlever le pictogramme. La visite est partie? Nicolas court vers son plan et dé-scratche la photo. Et hop! dans la boîte des pictos.

Cela peut amener de la frustration quand il y a des imprévus. Une visite surprise ou un rendez-vous médical annulé de dernière minute risque de déclencher des crises chez Nicolas parce que son planning journalier indique autre chose.

Nous le faisons pour que Nicolas puisse se situer dans l'échelle du temps. Beaucoup d'autistes fonctionnent comme ça. Les uns réagissent mieux aux dessins, certains aux pictogrammes, d'autres aux photos. Ce qui reste identique, c'est qu'ils se basent sur des visuels.

L'anticipation aide donc un autiste. Hélas, il y a aussi les routines. Et les vacances, ce n'est pas une routine. C'est du changement, même s'il peut l'anticiper.

La première semaine de vacances a donc passé. Il n'en reste "plus que" six. J'espère très sincèrement qu'au bout de la septième semaine, les vacances ne sont pas devenus une routine pour Nicolas. Qu'il ne crie pas "non, je ne veux pas aller à l'école! Je veux des vacances!"

Quoique... il serait devenu un enfant "normal"!



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