samedi 16 février 2019

79. Vente par téléphone

D'après une récente étude, il y a 18 millions d'appels publicitaires par mois en Suisse. A 8,4 millions d'habitants, cela fait 2,1 appels par mois par personne. Comme nous sommes cinq à la maison, nous sommes dérangés environ chaque trois jours pour rien. J'ai plutôt l'impression que c'est trois fois par jour...

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L'assurance, ou plutôt l'assurance-maladie, m'a appelé sur mon portable il y a environ trois semaines. "Mon" conseiller que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve, de mon assurance-maladie, a souhaité me rencontrer. 
- Cher Monsieur, nous avons toutes nos assurances-maladie et des assurances complémentaires chez vous. Nous ne conclurons pas d'autres contrats chez vous, lui dis-je.
- Justement, nous avons réalisé que vous payez trop de primes. En changeant de modèle d'assurance, vous pourrez économiser plus de cent francs par mois. C'est toujours bon à prendre!
Un assureur qui veut réduire nos primes, c'est louche! Il s'explique:
- Le modèle XY vous permet de payer moins de primes, il faut juste appeler nos médecins avant d'aller voir un docteur. Ceci réduit les coûts et donc les primes.
Si c'est moins cher, c'est parce qu'ils nous empêchent d'aller voir un docteur. Je l'interroge:
- Mais il n'y a pas la même couverture. Votre médecin par téléphone nous dira d'attendre... Nous avons choisi une bonne assurance en arrivant en Suisse, nous ne voulons pas réduire les prestations maintenant que nous savons que nous en avons besoin.
Il essaie de me convaincre:
- Non, il n'y a presque pas de changement. Si notre médecin ne peut pas vous aider au téléphone, il vous guidera chez un généraliste agréé...
- Non merci.
- Réfléchissez, Monsieur. Sur une année, c'est deux mille francs d'économisés. Je vous rappelle dans quelques jours.
J'essaie de rester poli: Pas besoin de me rappeler. Je ne suis pas intéressé.

Deux semaines plus tard. Notre pharmacie nous appelle.
- Bonjour, c'est la pharmacie. Nous vous appelons parce que votre caisse-maladie nous a écrit une lettre qu'il ne prennent plus en charge les médicaments liés à l'autisme ni ceux liés à l'arthrite à Nicolas.

Cela fait plus de trois ans que tout a passé par la caisse-maladie, nous les avons informé de tous les diagnostics posés, l'assurance-invalidité leur a envoyé une copie de toutes les décisions. L'assurance-maladie a toujours tout payé.

Là, c'est fini. Il faut passer par l'assurance-invalidité, le système étatique. Il faudra de nouveau leur écrire, leur expliquer, mettre de l'énergie, se battre pour chaque nouvelle chose.

En fait, c'est juste. La caisse-maladie n'aurait jamais dû payer les traitements liés aux maladies congénitales. Nous n'aurons jamais dû participer à ces frais à hauteur de dix pour-cent. Personne ne nous a rien dit. L'assurance-invalidité ne s'est jamais manifestée. Si elle peut se faufiler de payer des factures, elle le fait.

Ce qui me frappe, c'est le hasard du calendrier. 
L'assurance me demande de réduire les prestations d'assurance. Je dis non. Deux semaines plus tard, c'est l'assurance qui décide de réduire les prestations. 

Ce sera quoi, le prochain pas?

Je me suis déjà renseigné du numéro de téléphone de l'ombudsman des assurances-maladies. On ne sait jamais...


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