vendredi 21 février 2020

105. La seule chose dans la vie qui reste inchangée ...

La vie est un long fleuve tranquille... si seulement!

En fait, le philosophe grec Héraclite (542 - 480 avant J.C.) a dit que la seule chose qui reste constante durant une vie, c'est le changement. 2500 ans en arrière déjà, le quotidien semblait être mouvementé (du moins en Grèce...)

Un autiste a besoin de stabilité. Dès qu'il y a un imprévu, l'autiste fait quelque chose qu'il a l'habitude de faire afin de se rassurer: il peut bouger les bras comme s'il allait s'envoler (le « flapping »), se boucher les oreilles tout en criant, bouger la tête en permanence comme si c'était un pendule d'horloge... On parle de stéréotypes.

Des personnes « externes » pourraient se poser la question pourquoi Nicolas se met en pyjama à midi (oui, toujours celui avec les étoiles...), pourquoi il aligne ses peluches et pourquoi il trie les smarties d’après les couleurs. Parce que c'est sa façon de se mettre en sécurité. 


Vous savez peut-être que Nicolas va deux jours par semaine à l'école ordinaire depuis le mois de janvier. C’est un grand changement pour lui de doubler le nombre de jours: Lundi, il continue d’être accompagné par une bénévole. Le mardi par contre, il doit y aller sans filet de sécurité, le système ici ne prévoit pas d’accompagnement. La maîtresse connaît Nicolas et elle était prête a accepter ce défi.

Afin d’atténuer l’influence que cette situation a forcément sur un autiste, nous essayons de planifier au maximum, d’imprimer des plans, de créer des dessins animés sur une appli pour que la journée de mardi se passe bien. Bravo à sa maman (mon épouse) qui investit des dizaines d'heures chaque semaine pour faire ce travail formidable depuis que Nicolas est scolarisé.

Dans la vie, on peut planifier beaucoup de choses, mais pas les imprévus!

Depuis la fin des dernières vacances début janvier et jusqu'à au début des prochaines vacances aujourd'hui, il y a eu 7 mardis pour aller à l’école. C’est suffisant pour laisser les routines s’installer et ainsi faciliter tous les mardis qui suivent.

Tu parles!

- Un mardi, la maîtresse était malade. Changement de programme donc.
- Mardi suivant, il y a une maîtresse stagiaire qui a intégré la classe afin de gagner en expérience. C’est bien mais ça perturbe le déroulement standard à Nicolas.
- Le troisième mardi, son voisin de pupitre est tombé malade pendant l'école le matin. Fait banal, ceci semble avoir traumatisé Nicolas parce qu'il en parle aujourd'hui encore.
- Du coup, Nicolas a aussi chopé une grippe et a manqué le quatrième mardi.
- Le mardi qui suivait, c'était le dernier mardi de la stagiaire. Il  fallait donc le préparer pour se dire au revoir.
- Le sixième mardi, l'institution est venue observer dans la classe comment Nicolas se comportait en classe sans accompagnante. Même si Nicolas était fier de connaître la dame que les autres enfants n'avaient jamais vu, il ne comprenait pas pourquoi sa maîtresse de l'institut se trouvait dans la salle de classe de l'école.
- Le septième mardi, c'était le premier mardi normal. Enfin, presque... les vacances allaient commencer ce qui a excité plus d'un.

Il paraît que lors du mardi d'observation, Nicolas n'était pas très autonome. Il avait l'air perturbé. Et pourtant, après tous ces mardis, une routine aurait dû s'installer...

Je crains que ce rapport influencera l'intégration à l'école lors de la prochaine rentrée. Et comme il n'y aura plus d'exceptions avec une intégration partielle, ça risque bien d'être le retour à la case départ.

Dites-moi: Est-ce qu'un enfant de 7 ans mais sans autisme aurait mieux géré la situation? Et pourtant, chez lui, la question ne se pose pas si l'année prochaine, il pourra aller à l'école ou pas.

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