jeudi 21 janvier 2021

128. La seule chose qui ne change pas...

La seule chose qui ne change pas est le changement. Cette citation d'Héraclite m'accompagne depuis longtemps dans ma vie d'adulte. Mais je viens de réaliser que c'est faux!

L'année 2020 était truffée de changements chez nous. Entre le déménagement, la nouvelle école et toutes les nouvelles thérapeutes, tout cela en période de Covid et confinement, Nicolas a eu droit à sa dose de modifications. 

Il gère comme un chef! Il grandit, il se développe, il apprend, il devient plus indépendant. C'est très intéressant pour nous de l'observer, de constater sa progression. Il lit les textes qui lui tombent sous les yeux, il écrit plein de choses sur ses tableaux blancs qui se trouvent à de nombreux endroits dans notre maison. Depuis notre déménagement en juillet, il a beaucoup changé.

Nicolas s'ouvre, il joue. Il est joyeux, il a de l'humour et il rigole beaucoup. Mais... il n'aime pas le changement. 

En effet, Nicolas a beaucoup de peine avec tout ce qui n'était pas prévu. Il devient très lunatique, il se fâche, il est frustré. Ses humeurs changent rapidement. Comment gérer ses comportements-défis?

Nous faisons tout ce qui est dans nos possibilités pour lui faciliter le quotidien, pour qu'il n'y ait qu'un minimum d'imprévus. Mais tout ne peut pas être programmé.

Il suffit d'une sonnerie à la porte ou d'un chien qui aboie (même le notre), et sa bonne humeur disparait. Un bébé qui pleure dans la rue, un jeu qui doit s'interrompre parce que c'est leur du repas, la séance de logopédie déplacée à jeudi, un nouveau médicament qu'il n'aime pas... et Nicolas part en vrille! Il monte les tours, il crie, il tape contre le mur ou une fenêtre. Nous le surveillons en permanence pour qu'il ne s'auto-mutile pas lors de ces moments.

L'automutilation est courante chez les autistes. 
Bébé, il fallait "juste" le surveiller et lui tenir les petites mains lorsqu'il se fâchait. 
Petit garçon, Nicolas ne se tapait presque plus. En fait, il était tellement dans sa bulle que probablement il ne réalisait presque pas ce qui se passait autour de lui.
Là, avec la grande ouverture sur le monde qu'il vit, c'est de nouveau plus difficile d'accepter ce qui se passe autour de lui. 

Plus que Nicolas grandit, plus je constate des traits autistiques chez lui. Quand il était plus petit, certaines choses comme des cris ou des crises passaient comme "nomales" pour un enfant de son âge. A huit ans, Nicolas est assez grand pour que les gens remarquent que quelque chose est différent chez notre enfant. Nicolas a beau faire des progrès, se développer, devenir plus indépendant... il restera autiste toute sa vie!

Donc: 
Les seules choses qui ne changent pas sont le changement... et le fait d'être autiste.