jeudi 15 novembre 2018

72. Good Doctor

J‘adore les séries télévisées. Nous enregistrons des saisons entières puis regardons un épisode par soir quand les enfants sont couchés. Nous n’arrivons pas à avancer plus vite avec notre état de fatigue, mais c’est le moment de détente tant attendu après un jour avec notre géniture...

Nous suivons ce qui touche de près de loin au domaine policier, que ce soit américain ou français. Nous avons suivi tous les experts (Miami, Manhattan, Las Vegas, Cyber), les NCIS et ses dérivés à New Orleans et Los Angeles, le mentaliste, Hawai 5-0 et j'en passe. Comme je suis marié à une infirmière, nous regardons aussi à ce qui touche au médical style Greys anatomy ou urgences 911. Et comme ma femme est aussi une princesse, même les comptes de fées ont été visionnés dans Once upon a time.

Là, nous arrivons au bout de nos enregistrements. "Nos" séries s'arrêtent au bout de quelques saisons, les scénaristes sont à court d'idées. Nous avons de la peine à renouveler notre répertoire. Il n'y a plus grand chose qui nous intéresse, et nous ne sommes pas abonnés à Netflix.

- "Good Doctor! C’est génial, et il y a un docteur autiste!" 
- Non, on ne regarde pas. 
- "Mais il faut absolument essayer, il y a un toubib autiste! Grave, le mec!" 
- Merci, j’ai compris. Nous avons essayé, à chaque fois nous avons éteint au bout de dix minutes. 
Non mais... Un autiste atteint comme Shaun qui travaille dans le service d'urgences d’un hôpital? Avec tout ce stress que cela implique, la foule qui court, le bruit des machines? A mon avis, cela reste de la fiction!

- "Il faut regarder Scorpion! Un groupe de surdoués qui sauve le monde. D'ailleurs, je pense bien que le rôle principal, Walter, est autiste." 
- J'ai regardé, je ne pense pas qu'il est autiste. C'est "juste" un mec hyper-intelligent qui, à cause de son haut potentiel intellectuel, n'arrive pas à communiquer avec ses alentours.

Tous les surdoués ne sont pas autistes, tous les autistes ne sont pas surdoués...

„Alors regarde Big Bang Theorie! Là, je suis sûr qu'il y en a un qui est autiste!“ 
J’ai essayé, j’essaie encore quand je voyage en train. Il y a des sketches qui me font sourire, mais Sheldon l’autiste ne me fait pas rire. 
Je ne dis pas qu’il joue mal, je pense plutôt que son rôle est mal écrit. Un intélo qui n’arrive pas à vivre une vie normale avec ses potes, cela arrive. Mais pourquoi doit-il être autiste?

Je n'arrive pas à crocher. Et pourtant, l'autisme intéresse! Est-ce que je n'aime pas parce que je compare nos enfants TSA avec les acteurs? Suis-je trop vieux? Trop ringard? 

Je pense juste que j'ai assez d'autisme dans ma vie sans en avoir encore à la télé. Est-ce que le boulanger continue à faire du pain à la maison quand il rentre du travail? Quand mes enfants sont couchés, je dois me changer les idées!

Nous avons donc réduit notre consommation TV pour plus parler ensemble ou lire des livres. Bien souvent des livres sur l'autisme ou écrits par des autistes... 

Là, ça passe. Parce que c'est la réalité et pas de la fiction!

lundi 5 novembre 2018

71. Un jour presque comme les autres

Le 5 novembre est un jour spécial pour nous. C'est l'anniversaire à Nicolas. Il a six ans aujourd’hui! 

Pour Nicolas, c'est un jour presque comme les autres. Pas de fête, pas de gâteau, pas de "joyeux anniversaire"! Pas parce que nous lui cachons sa fête, pas parce qu’il est modeste... c’est juste qu’il ne supporte pas tout changement de la routine. Il monte direct les tours et crie "Non! pas chanter!" ou "j'veux pas le gâteau!"

Et pourtant, il n'a pas peur des bougies, il aime quand on lui chante des chansons, il adore le gâteau... A croire que la combinaison entre les trois éléments le dérange.

Il y a un an, le jour des ses cinq ans, Nicolas a commencé à parler. Nous avons reçu Winny, notre chien guide, le 4 novembre 2017. Même pas 24 heures plus tard, Nicolas a adressé ses premières phrases au chien. Nous avons eu le même privilège environ deux semaines plus tard que Winny.

Aujourd'hui, nous savons que Nicolas ne supporte pas qu'on apporte, en chantant, un gâteau avec des bougies à table. Il a pu nous le dire, et nous pouvons respecter son désir. Les années précédentes, nous voulions surtout ne pas le priver de sa fête. Chaque année, ce fut la crise! Chaque année, nous avons essayé de deviner pourquoi il pourrait bien hurler "sans raison". 

Cette année, nous avons donc préparé le terrain:
- Alors Nicolas, cette année, pas de gâteau d'anniversaire? 
- Non, j'veux pas!
- Pas de chanson non plus?
- Non, pas chanter "Joyeux anniversaire"!
- Pas de bougie avec le six?
- Non, pas de bougies.
- Alors pas de cadeaux non plus?
- Ah si, les cadeaux, je veux quand même!

Heureusement qu'il a su nous l'expliquer... :-)

Bon anniversaire, mon grand garçon! Et plein de santé pour cette nouvelle année de vie!!!