samedi 18 février 2017

7. Alarme

Chaque premier mercredi en février, la Confédération Suisse teste son système d'alerte nationale. A 13h30 précises, les sirènes installées sur les toits à travers tout le pays sont enclenchées pour vérifier le fonctionnement si jamais il y aurait une alarme générale ou si un barrage serait en train de céder sous le poids de l'eau. Afin de ne pas déclencher une panique générale, une campagne de communication est lancée pour avertir la population des tests de sirènes à venir. Cette année, les pros du marketing se sont donnés à coeur joie! Je vous laisse découvrir le clip:




J'ai adoré ce spot! D'un côté parce que j'aime cet humour. De l'autre côté, cette mélodie me rappelle tellement Nicolas! Pourquoi frapper le pauvre mouton? Ils auraient pu prendre Nicolas! Il suffit de déplacer une de ses peluches qui squattent notre canapé... uhuhuhuhuhuhuhuh! Prendre le trottoir d'en face plutôt que celui qu'on a l'habitude: uhuhuhuhuhuhuhuhuhuh! Ou simplement changer l'ordre des pictogrammes sur son planning de la journée: uhuhuhuhuhuhuhuhuh!!! 

Ce qui change, c'est que notre "alarme" ne s'allume pas qu'une seule fois par année, et que chaque situation demande une réaction rapide - au risque de percer les tympans. Plus de risque d'abîmer mes nerfs - je n'en ai plus! Contrairement au clip, notre sirène ne s'éteint pas au bout de 40 secondes non plus!

En ville aussi, ses cris stridents font leur effet. Malgré l'habitude, ce qui reste très difficile à supporter, c'est le regard des gens si Nicolas enclanche sa "sirène". Je lis leur mépris dans les yeux, style "encore un papa qui ne sait pas éduquer son enfant" ou "un gamin trop gâté" ou "il aurait fallu les stériliser avant qu'ils fassent des bébés". Il y a aussi des gens qui osent dire en face ce qu'ils pensent, mais là au moins j'ai la chance de leur dire POURQUOI il hurle, PARCE QUE il est différent. Le sommet du blues, c'est quand ils te répondent "Oui oui, c'est la bonne excuse!"

Pour développer un peu le sujet, je crains que toute notre famille périra le jour où une vraie alarme générale sera lancée. Nous croirons que c'est une pièce de puzzle à Nicolas qui s'est retournée ou un smarties qui n'est pas parfaitement rond. Dans l'épuisement, nous ne réagirons plus à la quinzième sirène quotidienne de Nicolas et finirons noyés sous l'eau... 

Heureusement que nous habitons sur une colline, qu'il n'y a pas de grands barrages à Fribourg et que les barrages suisses sont plus solides qu'aux Etats-Unis! J'aurai encore le temps de voir les progrès à Nicolas!

dimanche 5 février 2017

6. Séances de rattrapage

Ce fut un week-end extraordinaire! Et extraordinairement actif. 

Samedi après-midi, j'ai préparé mes cours de mardi prochain en avance. C'est la deuxième fois que cela arrive, à sept semaines de l'examen final. En fait, j'ai aussi rempli la déclaration d'impôts! Franchement, qui de vous a déjà rempli sa déclaration début février?? Parlant de samedi, vous saurez que j'ai aussi rangé la déco de Noël aux alentours de la maison (qui était débranchée depuis début janvier bien sûr... il fallait juste la ranger), j'ai écrit une lettre à l'assurance pour contester leur refus de début janvier, j'ai été faire les courses et ai même fait un peu de repassage. 

Toujours samedi (le même), nous avons accueilli des amis en fin d'après-midi pour un apéro. Comme les amis se font rares, il faut les soigner quand on peut. Nous avons été manger au restaurant avec eux et nos deux grands garçons. Quel régale de prolonger la soirée en compagnie des copains jusqu'à la fermeture de la pizzeria (ou presque)!

Dimanche a été consacré aux deux grands. Après une grasse-matinée, nous sommes partis prendre un brunch dans une crêperie. Je ne vous explique pas la joie des deux grands de se servir et resservir au buffet, du salé et du sucré, du fromage et de la charcuterie, les crêpes... Personne pour nous stresser!!! Puis une longue promenade pour digérer, nous avons failli rater le début de la séance de cinéma. Cela a dû faire quatre ans que nous n'avons pas vu de film en salle les quatre. Quelles courgettes!

Un week-end riche en calories, riche en émotions et cher en dépenses. Mais cela en valait le coup! Aucun regret! Zéro!!!

Et Nicolas? Nous avons pu le poser aux Buissonnets à Fribourg, une structure d'accueil de week-end pour enfants handicapés. Après près d'une année de discussions et négociations avec les différentes administrations cantonales (petite enfance ou instruction publique? Prévoyance sociale ou service des familles?), après de nombreuses lettres et appels téléphoniques, le canton de Fribourg nous a accordé une place dans une unité d'accueil temporaire dans le canton de Vaud... Euhhh... Vaud?? D'autres négociations ont suivi, bref, cela n'intéresse personne aujourd'hui...

Ce qui compte, c'est que Nicolas a passé 30 heures à l'institut, sa première nuit sans maman ni papa et loin de la maison. De samedi 10h00 au dimanche 16h00. Même s'il semble avoir apprécié l'institut, le retour aux habitudes fut rude. Pour Nicolas et pour nous. Je lui ai tenu la main ce soir jusqu'à ce qu'il s'endorme, et je sais déjà que je vais dormir à côté de lui dès minuit environ. Il est bien trop agité...

Mais croyez-moi, le week-end fut une expérience formidable. Pour lui, pour ses grands frères et pour un papa d'autiste! D'ici les vacances d'été, nous aurons encore droit à 3 fins de semaine supplémentaires aux Buissonnets... je vais commencer à peaufiner le programme dès demain matin!