jeudi 24 novembre 2016

1. Parallèles entre la vie réelle et Facebook


Aujourd’hui, j’essaie de tirer quelques parallèles entre la vie sur Facebook et la vie réelle. Un coup de gueule qui ne date pas d’hier !

 

Justement hier, j’ai « partagé » sur mon profil FB un article sur l’autisme qui me parle vraiment. Que vivent les parents d'autistes, quelle est la réalité? Je constate que j’ai eu 4 « j’aime » et 1 commentaire (merci Fernande). Lors de mes publications similaires il y a un an, j’arrivais facilement à une trentaine de réactions. Les gens se lassent, je comprends. Connaître quelqu’un qui est atteint de TSA (trouble du spectre autistique), c’est intéressant au début, on s’informe, on les plaint, puis cela devient normal et on oublie. Franchement : qui de vous, amis FB, a vu mon fils ces 6 derniers mois ??? Et moi, vous m’avez vu quand la dernière fois ?

 

En regardant mes publications FB en 2016, je réalise que ma vie FB a été marquée par l’autisme. Cela doit être monotone de me suivre… Dois-je m’excuser de ne pas avoir publié les photos de mes menus au restaurant, parlé de mes vacances ou filmé les concerts ou matchs que j’ai suivis ? Ben… mon année FB 2016 correspond à mon année 2016 dans la réalité ! Fini les restaurants en famille, on oublie les vacances ou sorties sauf si on peut compter sur une super baby-sitter (qui vaut son prix en or). Déjà, faudrait encore en avoir, des vacances… à part 5 jours, toutes mes vacances 2016 ont été prises pour des thérapies, des tests liés à l’autisme ou des visites médicales. Et quand on se réserve une soirée pour suivre une conférence ou aller au ciné, on n’a même plus envie d’y aller parce qu’on est fatigué ! On s’isole, de plus en plus.

 

En comparant donc notre vraie vie à celle des réseaux sociaux, le recul du nombre de feedbacks n’est pas une spécialité FB. Une fois que les gens se sont renseignés sur le TSA et qu’ils étaient désolés, ils oublient. Chacun sa vie, chacun ses problèmes. Je n’ai même pas jugé utile d’informer les « amis » qu’un deuxième diagnostic TSA est tombé il y a quelques semaines. Même si un ado avec un syndrome Asperger (qui fait partie des troubles autistiques) est de loin plus facile à gérer qu’un autisme infantile chez un petit, cela reste un diagnostic lourd à porter pour toute la famille.

 

Si je ne parle que d’autisme sur FB, c’est parce que c’est ma vie réelle. Nicolas nous rappelle tous les jours que notre vie réelle est un combat. Un combat pour qu’il puisse faire des progrès, aussi petits soient-ils. Un combat contre les assurances sociales qui acceptent que notre fils est « invalide » mais qui refusent d’accepter qu’un autiste demande plus d’attention qu’un autre enfant et qu’on pourrait avoir besoin d’aide. Et nous commençons le prochain combat pour que Nicolas puisse suivre une scolarité plus ou moins normale à la prochaine rentrée.

 

Je remercie celles et ceux qui ont lu jusqu’ici. Je ne parlerai plus d’autisme sur mon profil FB. J’ai créé un blog sur lequel je publierai mon quotidien lié à l’autisme !