samedi 28 janvier 2017

5. Hiver froid

Aujourd'hui, le mercure a dépassé les zéro degrés à Fribourg pour la première fois en 3 semaines. Nous avons eu des journées à moins dix et des nuits à moins dix-sept. Pour notre région, c'est froid... très froid! D'après les statistiques, c'est le mois de janvier le plus froid depuis 30 ans. Et pour plomber encore un peu le moral, le soleil s'est caché derrière le brouillard et n'a plus fait d'apparition depuis longtemps non plus.

Nicolas, lui, s'en fiche. Il est très actif comme toujours. Il veut - non, il doit - sortir et bouger. Deux fois par jour, au minimum. C'est génial en printemps, en été et en automne. Je sors souvent promener avec lui, je marche, je lui cours après, je le surveille pour qu'il ne court pas sur la route. Bref, je bouge. Cela me donne aussi un peu de temps pour moi, pour réfléchir, pour penser au sens de la vie, de ma vie...


On pourrait donner de la Ritaline à Nicolas pour qu'il soit moins actif, nous avons décidé de ne pas le faire parce que nous le canalisons déjà avec un neuroleptique avant le coucher et avec de la mélatonine pour qu'il dorme (mieux) la nuit. Assez de médication ainsi, donc pas de Ritaline.


En hiver, les deux sorties quotidiennes sont plus compliquées, surtout à moins dix degrés. Habiller Nicolas en pampers, camisole, collant, chaussettes, pantalon, gros pull, écharpe, gants, bonnet, veste de ski et bottes me prend déjà une énergie incroyable. Surtout qu'il bouge comme un ver de terre quand il est impatient. Comme il est impatient en s'habillant, il l'est deux fois plus quand il est habillé. Je mets donc vite une bonne veste et mon bonnet. C'est parti!


Nicolas a ses rituels pour la promenade, ses parcours habituels. Il prend le même chemin, le même trottoir, il traverse au même endroit. Il n'aime pas le tunnel dans lequel ça résonne tellement quand une moto ou une ambulance passe. Il évite de passer devant les jardins où il y a un chien qui aboie. Puis il s'arrête toujours à la même place de jeu. En fait, il y en a deux, il décide au dernier moment s'il coupe à gauche pour aller au Criblet ou s'il va tout droit pour Grand-Place. 


Avec de la neige sur le toboggan et la bascule, la place de jeu semble être dix fois plus intéressante. Il n'y a pas d'autres enfants avec ce froid de canard, donc pas de crises de partage. Nicolas ne veut plus partir. Il me lance des semblants de boules de neige poudreuse, il court, il saute les pieds joints. Et encore une fois, et de nouveau. C'est rigolo de le voir ainsi le premier quart d'heure. Puis, je commence à en avoir marre. Il fait froid, la place de jeu est à l'ombre. IL FAIT MOINS DIX!!! Et ça fait une heure qu'on se les gèle. Impossible de faire partir Nicolas, il est trop content.


Après lui avoir dit trois fois qu'on partira dans cinq minutes (et trois crises de cris parce qu'il veut rester), après des explications qu'il faut rentrer manger, qu'on peut rentrer en bus (il adore le bus) et après avoir fait semblant de rentrer sans lui (ce qu'il ignore parfaitement), j'ai le choix entre continuer à geler ou une crise de hurlements. J'ai l'habitude de ses cris, j'ai aussi appris à ignorer les regards des gens... mais il faudrait tirer Nicolas en haut la pente pendant quinze minutes ou le porter, ce qui serait un mauvais signe envers un petit autiste - il s'en souviendra pendant longtemps et il faudra le refaire à chaque occasion.


En janvier, j'ai donc appelé une dizaine de fois "Taxi Francine" qui est venue nous chercher en voiture. Pas très écologique, mais c'est plus rapide et personne n'entend ses cris une fois qu'il est dans la voiture. Et c'est plus chaud que Fribourg en janvier 2017! Merci!


Aujourd'hui, le thermomètre indique 3,5 degrés. Pourvu que ça reste, que ça monte encore! A vingt degrés avec les petites fleurs qui pointent leurs têtes, je trainerai volontiers des heures sur les places de jeu. Mais là, j'en ai marre du froid!





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